Quand on pense précepteur, on pense souvent à Aristote, qui était le précepteur d’Alexandre Le Grand, mais, en réalité, un précepteur avait presque toujours la charge de plusieurs enfants, souvent de la même famille. C’est donc une perception erronée d’imaginer que la situation de préceptorat était toujours une situation mentor/mentoré. La fratrie était une structure pédagogique en soi, et souvent il y avait entraide, compétition, ou émulation entre les membres d’une même famille, et le précepteur avait conscience de ces dynamiques. C’est par le biais du préceptorat que de nombreuses jeunes filles pouvaient avoir accès à une éducation similaire à celle des leurs frères, avant qu’ils ne soient envoyés dans des établissements séparés.
On retrouve même dans les archives des traces de structures avec un précepteur en chef, aidé d’autres précepteurs, ou « pédagogues », qui instruisaient plusieurs enfants, provenant des mêmes familles, ou non.
Quand on rencontre la figure du « précepteur » dans la littérature, ou les archives historiques, le précepteur est au service d’une ou plusieurs familles, et exerce presque toujours dans le foyer de l’une d’entre elles. Le préceptorat pourrait dans ces conditions être assimilé à une sorte d’école à la maison, avec l’aide d’un professionnel de l’éducation.
Sous l’Ancien Régime, le réseau des écoles se développe dans les villes et même à la campagne. L’enseignement scolaire, c’est-à-dire collectif, commence à devenir réalité. Des écoles se construisent à travers tout le royaume. L’immense majorité des écoles et des collèges sont dirigés par l’Eglise.
C’est un fait qui est souvent oublié mais qui doit être rappelé : jusqu’à la fin du XIXème siècle, l’enseignement scolaire était pratiquement exclusivement privé et sous la coupe des congrégations religieuses. L’enseignement public n’émergera qu’au XIXème siècle, et plus précisément à la fin du XIXème siècle.
Au XVIIIe siècle, l’enseignement était délivré par des congrégations religieuses comme les Jésuites, les frères de l’école chrétienne ou les sœurs de Saint Joseph.
Les cours particuliers, sous l’Ancien Régime, restaient l’apanage des classes privilégiées ou enrichies qui souhaitaient que leurs enfants bénéficient d’une éducation éclectique de qualité. Il y avait un recrutement acharné des meilleurs précepteurs et les recommandations faisaient le tour de la noblesse. Les maîtres à penser étaient sollicités avec insistance, débauchés sans vergogne. Les salaires s’envolaient !
Dans « Une certaine éducation » Je fais revivre André Corbeville, un jésuite qui officiera de nombreuses années au château d’Hybouville comme précepteur. Un homme talentueux, humaniste, philosophe et même aventurier ! Il fut en charge de l’éducation de Pierre, le cadet de la famille.
« Pierre, tout ce que tu sais et tout ce que tu sauras ne feront qu'accroître ta soif de liberté. La connaissance est une gourmandise d'une telle saveur qu'une fois qu'on y a goûté, il est difficile de s'en affranchir. Là est le danger ». Imprégné de la rhétorique de son précepteur, Pierre ira au bout de ses convictions et écoutera ce qui vibre en lui. Libre de penser, libre de vivre l’aventure avec ses compagnons, libre d’aimer qui il veut…
Depuis l'aube des temps, l'éducation a été le moteur du progrès social, la force qui élève les individus et les sociétés vers de nouveaux horizons. Bien plus qu'une simple préparation à la vie, l'éducation est la vie elle-même, un voyage perpétuel de découverte, de croissance et d'épanouissement.
Lorsque je parle d'épanouissement dans la vie, je ne me limite pas à la réussite financière. Pour moi, les aspects culturels et sociaux sont bien plus essentiels. Pour s'épanouir pleinement, il est indispensable de cultiver son esprit, d'explorer le monde qui nous entoure, d'interagir avec les autres et de contribuer à la richesse de notre société. En effet, le savoir est la clé qui ouvre les portes de l'opportunité, de la compréhension et de l'autonomie.
Ainsi, l'éducation va bien au-delà des bancs de l'école ou des salles de classe. C'est un processus continu qui se déroule tout au long de la vie, dans chaque interaction, chaque expérience et chaque apprentissage. C'est grâce à l'éducation que nous développons notre capacité à penser de manière critique, à résoudre des problèmes, à prendre des décisions éclairées et à nous adapter aux défis de notre époque en constante évolution.
En définitive, l'éducation est le fondement même de notre existence sociale et culturelle. Elle nous permet de nous connecter avec le monde qui nous entoure, de comprendre notre place dans la société et de contribuer de manière significative à son évolution. En cultivant le savoir, nous cultivons également notre humanité, notre compassion et notre capacité à vivre pleinement et harmonieusement dans ce monde complexe et fascinant.
Je n'oublierai jamais les professeurs et les mentors qui ont éclairé mon parcours durant mon enfance et mon adolescence. Une partie de ce que je suis aujourd'hui leur revient.
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